À la découverte de la ville sensible : la démarche SenCité est lancée !

La matinée a été l’occasion de présenter SenCité, une démarche imaginée par Olivia Cuir, dont la signification vient de la contraction entre sensa, les sentiments, et civitas, la ville. En 2050, plus de 70% de la population vivra en ville : pour que l’expérience urbaine soit porteuse de bon sens et de bien-être, la prise en compte des émotions et des sensations des usagers dans la fabrique de la ville est indispensable.

Cette approche de la ville sensible a été pensée en complément de la ville intelligente (smart city). Partir de l’expérience des usagers laisse entrevoir la ville émotionnelle, qui propose des expériences, des qualités qui lui sont propres. Ces qualités, ce supplément d’âme qui caractérise les lieux, peut-être perçu, valorisé et encouragé, pour une meilleure “qualité de ville”. SenCité agit comme un révélateur des atouts sensoriels de la ville. La démarche SenCité est basée sur la conviction suivante : le développement d’une ville est intimement lié à son usage et les expériences émotionnelles de ses habitants sont les clés du mieux vivre en ville.

Pour une application concrète de la démarche SenCité sur un territoire, mesurer la ville sensible est devenu possible grâce au quotient émotionnel. Outil de pilotage inédit pour les acteurs de la fabrique de la ville, il analyse les émotions et les perceptions d’une ville, d’un quartier, d’un îlot ou d’un bâtiment, afin de mesurer quantitativement et qualitativement le ressenti de la ville par ses usagers.

Le quotient émotionnel permet d’aller au-delà des approches classiques de la conception urbaine, qui s’appuie sur un ensemble de données factuelles liées aux mobilités, à la qualité de l’air, l’attractivité économique, le tourisme, les équipements… mais plus rarement sur les perceptions que les usagers ont de leur quartier. Favoriser une approche humaniste et sensible de la ville permet d’aller plus loin dans le développement des territoires, à ses différentes phases : en amont d’un projet, en utilisant le quotient émotionnel comme un outil programmatique pour orienter la réalisation d’un projet, ou à l’issu de ce projet, pour confirmer ou infirmer des inflexions en matière d’aménagement urbain.

Premier indicateur centré sur les ressentis des usagers, le quotient émotionnel a été élaboré en partenariat avec l’enseignante-chercheuse Lise Bourdeau-Lepage, à partir d’une méthodologie scientifique et réplicable d’enquêtes, de quotas et de résultats pondérés pour limiter les biais cognitifs. L’analyse des résultats permet d’obtenir un score SenCité général, basé sur les différents indicateurs relevés.